LUISA Ϟ here comes, a visible horizon (uc)

PSYCHOZEE

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luisa cavalere
don't need a shot of heroin to kill my disease. don't need a shot of turpentine, only bring me to my knees. don't need a shot of codeine to help me to repent. don't need a shot of whiskey, help me be president - bob dylan

☞ let's place to the summary.
NOM, PRENOM : CAVALERE, LUISA. LA JEUNE FEMME A HERITE D'UN PATRONYME ITALIEN, QUI TRADUIT SES ORIGINES ETRANGERES. - SURNOM : ELLE SE FAIT PARFOIS APPELER ISA MAIS CELA EST PLUTÔT RARE, SON PRENOM ETANT RELATIVEMENT COURT. - ÂGE : 34 ANS. - DATE, LIEU DE NAISSANCE : ELLE EST NEE LE 12 DECEMBRE 1925 A ROME, ITALIE. - ETAT CIVIL : MARIEE MAIS ELLE A SOUHAITE CONSERVER SON NOM DE FAMILLE DE JEUNE FILLE, PUISQU'ELLE EST CONNUE SOUS CE NOM. - ORIENTATION SEXUELLE : HETEROSEXUELLE. - EMPLOI/ETUDES : ANCIENNE ACTRICE QUI S'EST RECONVERTIE DANS L'ECRITURE DE BOUQUINS NOIRS. - TRAITS DE CARACTÈRE : IMPATIENTE, CAPRICIEUSE, DELICATE, FRAGILE, SOMMEIL LEGER, POSSESSIVE, CREATIVE, A BEAUCOUP D'IMAGINATION, CONFOND RÊVE ET REALITE, JALOUSE, NERVEUSE, IMMATURE, RESERVEE, INTROVERTIE, DENUEE D'INSTINCT MATERNEL. - GROUPE : CELEBRITES.

☞ we're already to the epilogue.
PSEUDO, PRÉNOM : Everest, Floriane.
COMMENT ÊTES-VOUS TOMBE SUR LE FORUM ? Une nymphe des bois m'a contactée par mp et m'a donné l'adresse.
AVATAR : Melissa George.
PRESENCE : 7/7, sir.
COMMENTAIRE :

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✖ chapitre 1
Je traverse la terre fraîchement retournée. Mes pieds s’enfonçent, chaque minute un peu plus, mais je continue. Je sens l’air brûlant qui parcoure mon corps. Je n’ai plus de souffle. Et puis j’ai chaud. Je suis seule. Il faut que je continue mon chemin. Je marche, la tête plongeant dans la brume éphémère. Oui, il faut que je continue à marcher jusqu’à ne plus pouvoir aligner deux pas successifs, jusqu’à être fatiguée et jusqu’à en crever. Il faut que je crève sur les rochers de Santa Monica, que j’y laisse des lambeaux de peau, que j’y laisse des parcelles de mon cœur. Je m’approche doucement de la mer turquoise. Les vagues qui se jettent à-même le sol sableux, deviennent blanches et mousseuses. L’eau est froide, et il fait si chaud, dehors. Santa Monica Beach. J’adorais ça, avant. J’y venais et je m’enterrais sous le sable, à l’abri des appareils photos de taille si imposante qu’on ne pouvait pas les rater. Je m’enterrais et il me semblait que Luisa Cavalere n’existait plus, le temps d’un instant. Moi, j’existais, bien sûr. Mais Luisa, elle, semblait avoir été congédiée. Elle était partie en vacances. Elle s’était absentée. Elle voulait disparaître, pour mieux réapparaître. Elle n’avait plus de souffle, et moi si. Elle était devenue invisible, et moi non. Je m’enterrais et il me semblait que j’étais encore en vie.
Je balaye la plage du regard. Hormis quelques sacs en plastique vert, il n’y a rien d’autre que le sable et moi. Rien d’autre que la solitude, à l’état pur. J’avance, à pas feutrés, sur le sable humide et noirci par l’obscurité. Je vois plus rien, pas même mes pieds qui se noient sous l’eau. Les galets viennent caresser mes chevilles, les cailloux s’agrippent à mes orteils. Non, laissez-moi. Laissez-moi partir, je vous en prie.
« Drôle d’heure pour aller se baigner. » Une voix rauque s’élève, au loin, sur la plage. Bientôt, je ne l’entendrai plus. Le vent m’emportera et ces paroles ne seront plus que néant. Raclement de gorge. Je t’ai bien entendu, bonhomme. Maintenant, laisse-moi. Va faire ta baignade nocturne ailleurs que sur cette plage de Santa Monica. Il en existe de nombreuses et pourtant, t’as choisi celle-là. Juste pour m’emmerder, avoue-le. Nouveau raclement de gorge. Il espère sûrement une réponse. Mais je veux pas me retourner, je veux pas lui faire face, je veux pas l’affronter. Je veux pas. « Moi aussi, j’adore me baigner la nuit. En journée, il y a au moins plusieurs centaines de personnes sur les plages et je suis un peu claustro. Alors me retrouver sur un petit terrain de cinquante centimètres par cinquante, je peux pas. C’est bizarre parce que mes parents m’ont toujours emmené sur cette plage. Je veux dire, depuis ma naissance. Mais j’y retourne seul, depuis que j’ai dix-huit ans. Ca doit faire une bonne vingtaine d’années, en gros. Et si je peux te donner un conseil, il faut surtout pas que t’ailles vers la plage qui est à droite des immeub… » Arrête, bonhomme. Arrête de suite. « Ta gueule. Je m’en fous que tu sois claustro, que tu sois un habitué de Santa Monica. Je m’en fous de tes recommandations concernant toutes les plages de la région. Ta gueule, c’est tout. » Silence. J’entends son souffle qui se rapproche. Merde. J’aurais pas dû être violente, verbalement, je veux dire. J’aurais pas dû hausser la voix parce que j’ai un problème avec l’autorité. Je hais toute forme d’autorité parce que mes parents ne m’ont jamais ordonné quoi que ce soit. Je me suis élevée seule et jamais personne ne m’a grondé. Je hais l’autorité. J’en ai peur, même. Troisième raclement de gorge, mais de gêne, cette fois. Il heurte le silence par à-coups. Il brise la quiétude.

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LISTENING: HOWL.

✖ chapitre 2
La plume glisse sur le papier de soie et l’encre s’y grave à jamais. Les boucles se resserrent, les lettres bleutées apparaissent. Le stylo continue son chemin, sans jamais s’arrêter. Pas même une seconde. Elle se précipite d’un bout à l’autre du papier, d’un rythme effréné, sans jamais souffler. La table frémit sous le poids de l’inspiration qui va çà et là. Puis elle repart, sans même se retourner. Mon mouvement cesse. Le stylo retrouve sa place initiale, sur la table de chevet en bois. Le temps s’arrête. Ou plus, il s’enfuit. On retourne quelques minutes, quelques heures auparavant. C’est la même chose. Je suis allongée sur le matelas à terre et je cherche l’inspiration. Une gauloise au coin de ma bouche, serrée fermement entre mes deux lèvres, je lutte pour ne pas succomber. L’inspiration est délicate. Elle se fait désirer, elle se fait attendre. On la supplie. Elle résiste. Et puis elle cède, mais ce pour un temps seulement, avant de repartir aussi vite qu’elle est venue. Dans un fracas, le briquet produit une flamme orangée, qui vient brûler l’extrémité de mes doigts. Je le fais glisser jusqu’à la cigarette, qui se consume dans un bruit sourd. L’inspiration ne vient pas. Je la prie, pourtant. La fumée entre dans ma gorge. Je la respire. Elle traverse mes poumons. Elle me hante. « Je croyais pourtant que t’avais arrêté. C’est ce que tu m’avais dit. Tu l’avais promis. » Et puis elle ressort par mes narines. Je toussote et je me retourne. Sans grande surprise, je l’aperçois. Je me lève d’un mouvement vif et j’écrase ma cigarette contre le meuble en bois. Tant pis. Mes cheveux viennent effleurer les coins de ma bouche. Je crache. Je soupire. Il s’approche et me caresse la joue doucement. « Tu m’avais promis que tu rentrerais plus tôt. Je vois qu’on n’est pas faits pour tenir nos promesses. » murmurai-je, d’une voix si faible que je doute qu’il m’eût entendu. Mais oui, il avait tout entendu. Il sourit et se détacha de moi.